Homélie du 29ème dimanche du temps ordinaire
Abbé Jean Compazieu | 7 octobre 2016Disciples et missionnaire
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La liturgie de ce dimanche nous rappelle l’importance de la prière. Le livre de l’Exode (1ère lecture) nous montre Moïse sur le sommet de la montagne. Les mains levées, il supplie le Seigneur pour son peuple qui lutte contre ses ennemis. C’est grâce à cette prière persévérante que le peuple a triomphé. En lisant ce récit, nous comprenons l’importance et la force de la persévérance de la prière personnelle et communautaire.
En ce dimanche, nous entrons dans la semaine missionnaire mondiale. Comme Moïse, nous nous mettons en prière pour soutenir tous ceux qui annoncent la bonne nouvelle sur les cinq continents. Nous pensons à tous ces peuples qui doivent se battre pour que leur dignité humaine et leur liberté religieuse soient respectées et reconnues. C’est à nous maintenant de lever les mains vers le Seigneur. Ils comptent sur nous pour les soutenir de notre prière fraternelle et communautaire. Ensemble, nous faisons nôtre la prière du psaume 120 : “Levons les yeux vers les montagnes car le secours nous viendra du Seigneur notre Dieu, qui se tient près de nous. Il gardera notre vie au départ et au retour, maintenant et à jamais”
La lettre de saint Paul à Timothée est aussi un appel à la mission. Les paroles de Paul nous rappellent que “les textes sacrés ont le pouvoir de nous communiquer la sagesse.” C’est aussi à nous qu’il fait cette recommandation : “Proclame la Parole de Dieu, interviens à temps et à contretemps ; dénonce le mal, fais des reproches, encourage, mais avec une grande patience et avec le souci d’instruire.” À travers cette exhortation, l’apôtre nous encourage à prendre du temps pour découvrir les Écritures. Nous pouvons le faire individuellement et avec d’autres. Cette bonne nouvelle, nous l’accueillons, nous nous en nourrissons pour en être les messagers là où nous vivons. Ce don que nous avons reçu, nous ne pouvons pas le garder pour nous. C’est comme une lumière qui doit rayonner et se communiquer au monde entier.
L’Évangile de ce dimanche nous rappelle que tout commence dans la prière. Jésus nous raconte l’histoire de cette pauvre veuve qui supplie pour que justice lui soit faite. C’est une femme sans défense, sans pouvoir ni bonnes relations. Elle a des démêlés avec une justice corrompue, avec un juge qui se fiche pas mal des pauvres et des faibles. L’obstination de cette femme fera basculer l’attitude moqueuse de ce “juge dépourvu de justice”. À force d’être harcelé, il finira par lui accorder tout ce qu’elle demande.
Cette veuve symbolise la pauvreté et l’impuissance des exclus, des sans-voix et des marginaux. Ils sont très nombreux chez nous et dans le monde entier. Nous pensons à toutes les victimes des injustices, des conflits, des attentats, des persécutions. Beaucoup meurent chaque jour sous les bombes. C’est toute cette souffrance que nous présentons au Seigneur. Prier c’est insister comme des enfants qui reviennent sans arrêt à la charge, jusqu’à obtenir gain de cause. Notre Dieu n’est pas comme ce juge dont nous parle l’Évangile. Il est notre Père, un Père qui aime chacun de ses enfants et qui ne veut que leur bonheur. Voilà une bonne nouvelle qui doit nous remplir de joie.
Le Christ conclut sa parabole en nous posant une question de la plus haute importance : “Le Fils de l’Homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ?” Trouvera-il des disciples missionnaires ? Le pire ennemi de la foi c’est le découragement, c’est quand on se dit que Dieu n’est jamais là, ou qu’il nous a abandonnés. Jésus nous met en garde contre ce danger. Croire c’est s’obstiner dans la prière, c’est crier vers Dieu jour et nuit sans baisser les bras. Il ne manquera pas d’oiseaux de malheur pour semer le doute. Mais l’exemple de la veuve est là pour nous apprendre l’obstination.
En ce mois du Rosaire, nous faisons passer notre prière par Marie. Elle est là pour nous renvoyer au Christ et à son Évangile. Dans le mot “Rosaire”, il y a “rose”. Un enfant qui veut faire plaisir à sa maman ne lui offre pas une fleur mais un bouquet entier. Il en va de même pour nous à l’égard de notre maman du ciel. N’hésitons pas à lui donner la place d’honneur dans notre vie. Elle est là pour nous ajuster à l’amour de Dieu.
Ensemble, nous nous tournons vers toi Seigneur. Nous te prions en communion avec tous les groupes de prières de nos diocèses et avec tous les chrétiens du monde entier. Aide-nous à dépasser le plan terrestre où nous nous installons trop facilement. Garde-nous dans ton amour. Au milieu de nos travaux, de nos joies et de nos peines, fais-nous vivre en enfants de Dieu, disciples et missionnaires. Amen
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11 octobre : le “dedans” et le “dehors”
12 octobre : Quel malheur pour vous…
13 octobre : “Vous bâtissez les tombeaux des prophètes…”
14 octobre : “Méfiez-vous du levain des pharisiens.”
Sources : Livret d’animation de la semaine missionnaire – revues Signes et Feu Nouveau – célébrons dimanche 2016 – l’Évangile d e la miséricorde (Cardinal Christoph Schönborn) – Paroles pour la route homélies dominicales année C – Missel des dimanches et fêtes de trois années
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Prier, prier sans se lasser. Voilà ce que nous disent les textes de ce vingt-neuvième dimanche. Nous voudrions que Dieu exauce rapidement toutes nos demandes; nous nous décourageons lorsqu’Il ne semble pas nous écouter. Regardons Moïse sur la colline, les bras levés, il montre une grande confiance en Dieu; et beaucoup de persévérance. Et quand il n’en peut plus, il est soutenu par son frère Aaron et Hour. L’importance aussi de la prière ‘commune’. “Qand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux”.
Dans l’Evangile, la parabole, nous montre qu’il ne faut pas se lasser. Par son insistance, la veuve finit par avoir gain de cause. Si ce juge sans justice finit par rendre justice à cette veuve sans recours, “à plus forte raison” Dieu qui est juste et bon, est incapable de rester sourd aux appels de ses enfants qu’il aime.
Nous devons tenir dans la prière avec une foi patiente pour préparer le retour du Fils de l’homme qui viendra à la fin du monde pour juger les vivants et les morts.
Paul dans sa lettre à Timothée donne le moyen de demeurer dans cette attente priante :
La Parole est notre nourriture qui entretient notre conversation avec Dieu et fortifie notre foi.
Ainsi pourrons-nous “Devant Dieu et le Christ Jésus.. à temps et à contre temps” la proclamer au monde.
Un très beau texte sur la prière :
Si tu ne pries pas, si tu ne cherches pas un rapport
personnel avec Dieu, si tu ne restes pas longuement
avec Lui pour le connaître, pour l’étudier, pour le comprendre,
peu à peu tu l’oublies, il s’efface de ta mémoire, tu ne
le reconnais plus, tu ne sais plus l’aimer.
Carlo Caretto, le Dieu qui vient